Procès Jean-Marie Boasso, ancien Directeur adjoint
Madame, Monsieur,
Plusieurs membres de l'équipe de direction, du personnel, des parents d’élèves et des élèves étaient présents lors du procès de Jean-Marie Boasso qui s'est tenu mardi 23 novembre au tribunal correctionnel d'Annecy.
L'ancien directeur adjoint de l'établissement était poursuivi pour détention d'images pédopornographiques et agressions sexuelles sur mineurs. Il a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés et condamné à 3 ans de prison dont 1 avec sursis. Il a également l'interdiction d'exercer une activité salariée ou bénévole en lien avec des mineurs.
Ce procès était une étape indispensable dans cette période douloureuse, tout particulièrement pour les victimes et leur famille mais également pour l’ensemble de la communauté éducative (ensemble du personnel, parents, élèves, anciens élèves, anciennes familles…).
Les débats nous ont révélé la nature exacte des faits reprochés et leur gravité.
Nous comprenons aujourd'hui la colère et l'incompréhension des familles à l'égard de l'établissement et de sa Direction. Si des familles de victimes ont eu le sentiment que nous ne les avions pas écoutées ou cru durant les trois dernières années, nous voulons présenter nos excuses les plus sincères.
C'est grâce au courage de certains jeunes et leur famille que l'affaire a pu être initiée et ainsi mettre hors d'état de nuire un prédateur. Nous leur en sommes très reconnaissants.
A la suite de la mise en examen de Jean-Marie Boasso, en mai 2018, l'établissement et la congrégation religieuse des Oblats de Saint-François de Sales, ont mis en place une commission indépendante qui a réalisé un audit, lequel a abouti à la rédaction d'un protocole de protection des mineurs et des personnes vulnérables.
Celui-ci a été intégré au règlement intérieur de l’AAESL (association de gestion de Saint-Michel) qui doit être respecté par tout le personnel de l'établissement ainsi que par les bénévoles encadrant certaines activités.
Le conseil d’administration de l’AAESL dans sa séance du 11 octobre a demandé à ce que ce protocole soit relu grâce à l’éclairage de la commission Sauvé. L’Association des Parents d’élèves y sera associée. Ce processus est en cours et un retour sera fait à l’ensemble de la communauté éducative.
Aujourd'hui nous nous engageons à la pérennité et au strict respect par chacun de la mise en œuvre des recommandations de ce protocole. Nous nous engageons à renforcer et intensifier toujours plus notre vigilance en étant particulièrement à l'écoute de tous les signaux qui pourront être envoyés par les membres de la communauté éducative (adultes et jeunes).
La procureure a rappelé que la loi permet aux victimes, qui ne se seraient pas encore manifestées, de le faire. La prescription est de 10 ans ou 30 ans après la majorité de la victime selon le type d'infraction. Nous serons à vos côtés si vous souhaitez faire une telle démarche. N’hésitez pas à nous contacter ou directement les autorités judiciaires compétentes (Procureure d'Annecy ou Service de Police). Afin qu'un maximum d'anciens élèves puissent avoir cette information, n'hésitez pas à la relayer.
La justice a permis aux victimes d'avoir vu leur parole et leur souffrance reconnues. Nous nous y associons et nous les assurons de notre entier soutien.
Bien cordialement,
Didier Sepulchre, Président de l'AAESL Saint-Michel
Père Bruno Lecoin, osfs, Directeur